Pierrot Lunaire Cabaret 30 - Julia Migenes
Pierrot Lunaire Cabaret 30 - Julia Migenes
Proposer une lecture modernisée et ludique d’un monument de la musique contemporaine c’est le pari de Pierrot Lunaire-Cabaret 30, en associant au Pierrot Lunaire de Arnold Schoenberg des chansons issues des cabarets Berlinois des années 30 de Spoliansky, Holländer, Weill…
Pierrot Lunaire-Cabaret 30 a été pensé et créé pour la soprano Julia Migenes. Ce chef-d’oeuvre à la poésie acide et à l’instrumentarium irisé est une épreuve souvent insurmontable, qui nécessite des prodiges de subtilité. Julia Migenes, (soprano emblématique de Carmen au cinéma face au José de Placido Domingo, star familière de la Volksoper de Vienne autant que du monde de la pop et de la comédie musicale) a cette capacité de métamorphose et d’adaptation hors pair qui font d’elle une artiste protée, se réinventant à chaque étape de sa carrière.
La mise en scène et scénographie onirique de Stephan Grögler s’appuient notamment sur un dispositif visuel et sonore interactif, dont les senseurs font varier l’intensité lumineuse en fonction des impulsions acoustiques et réinventent l’imagerie du cabaret et l’esthétique inspirée par la magie des ampoules à filament.
MISE EN SCENE
Par Stephan Grögler
Ma démarche de metteur en scène est fondamentalement axée sur le besoin de rendre accessible au plus grand nombre -sans renoncer à l’exigence induite par une œuvre majeure de la musique contemporaine- une musique encore difficilement accueillie. Je travaille toujours sur plusieurs niveaux d’approche, allant d’une lecture ludique à une lecture plus profonde.
Cette œuvre magistrale et dense, se construit autour de 3 blocs de 7 « poèmes-chansons » d’une atmosphère aux limites du rêve et de la réalité, d’après un recueil de poésie d’Albert Giraud. Ces poèmes ont non seulement valeur d’autoportrait de l’artiste, mais posent aussi un regard sur la destinée humaine. Dans notre spectacle j’ai eu l’idée d’associer en miroir avec le Pierrot lunaire de Schoenberg des chansons de cabaret de la même époque. Sans nuire ou diminuer l’impact de l’œuvre maîtresse, le rôle de ces chansons est de permettre d’entendre cette œuvre d’une autre façon. Ce choix rend aussi possible l’explication de l’origine de Pierrot Lunaire, le cabaret. En effet, la variation des poèmes-chansons, sortes de « numéros » proposés au public, offre ce tourbillon de sensations qui nous emporte dans un monde artificiel, imaginaire, aux ambiances très variées.
Avec Julia Migenes (qui m’a commandé ce spectacle) et Nicolas Farine directeur artistique et musical de la Jeune Opéra Compagnie nous avons voulu inventer un personnage haut en couleur, non formaté, en irisant cette partition de nouvelles nuances pour en faire ressortir la complexité, la richesse et la poésie, celui-ci étant trop souvent réduit à son « ombre lunaire ».
La soliste change de rôle et de peau d’une seconde à l’autre pour divertir, effrayer ou nous emporter dans des rêves poétiques. Son personnage évoque tantôt Marlene Dietrich, le Pierrot du Mime Marceau, Liza Minelli et des ambiances proches du “Chicago” de Bob Fosse. J’ai voulu ainsi apporter une réponse à la question de l’interprétation du personnage de Pierrot par une femme et honorer le talent de l’artiste Julia Migenes en lui composant un rôle de meneuse de cabaret imaginaire aux mille facettes.
La scénographie s’appuie sur un décor qui réagit, qui vibre, qui vit grâce à sa technologie interactive : les lumières réagissent aux sons et aux mouvements de l’artiste y puise son énergie pour émettre de la lumière. Cette installation apporte des propositions visuelles et émotionnelles fortes spécifiques à chaque séquence. La lumière est autant une invitation vivante pour le public, qui la vit en interaction, qu’un personnage à part entière, qui accompagne Julia Migenes/Pierrot dans ses rêveries. Toujours dans l’idée de recréer cette proximité cette immédiateté du cabaret mais avec un vocabulaire contemporain j’ai imaginé un « cat-walk », qui traverse la salle de toutes parts. Le hall du théâtre est aussi utilisé par la soliste et les musiciens à l’arrivée du public pour faire “déborder” notre installation scénique et lumineuse au-delà de l’espace scénique proprement dit.
C’est toujours avec un grand plaisir que je retrouve Nicolas Farine et la JOC . Tout comme operAct il place les défis, la qualité et l’inventivité comme principales valeurs qui sous-tendent toutes les démarches artistiques et humaines.
DATES
Création les 16 et 17 novembre 2012 à La Chaux-de-Fonds, Arc en Scènes-Théâtre
Anthéa, Théâtre d’Antibes, salle Jacques Audiberti 14 et 15 mars 2014
Opéra de Bordeaux, les 19, 20, 22, 23 Novembre 2014
COPRODUCTION
Jeune Opéra Compagnie, Co-production Arc en Scènes et Les Visiteurs du Soir.
Ce qu’ils en pensent
Jonas Pulver, Sortir
« Le projet a du souffle. La mise en scène de Stephan Grögler s’appuie notamment sur un dispositif visuel et sonore interactif... Stimulant ! »
DIFFUSION